Mary Douglas

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Mary Douglas
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Biographie
Naissance
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SanremoVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 86 ans)
LondresVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Margaret MaryVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
britanniqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
St Anne's College (baccalauréat universitaire) (jusqu'en )
Université d'Oxford (maîtrise ès arts) (jusqu'en )
Université d'Oxford (baccalauréat universitaire ès sciences) (jusqu'en )
Université d'Oxford (doctorat) (jusqu'en )
Woldingham School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
AnthropologueVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Gilbert Charles Tew (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Phyllis Margaret Twomey (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
James Alexandre Thomas Douglas (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Université Northwestern (-)
Université Yale (-)
Université Columbia (-)
Université de New York (-)
Russell Sage foundation (à partir de )
Université de Chicago ()
Université de l'Illinois ()
Université de Paris ()
University College de Londres (-)
Bureau des Colonies (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Directeur de thèse
Influencée par
Distinctions
Archives conservées par
Northwestern University Archives (en)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
De la souillureVoir et modifier les données sur Wikidata

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Mary Douglas, née Margaret Mary Tew le à Sanremo (Italie) et morte le à Londres, est une anthropologue britannique, spécialiste d’anthropologie de la culture. Inspirée par la sociologie d’Émile Durkheim, elle a contribué à importer, de manière toutefois critique, le structuralisme de Claude Levi-Strauss en Angleterre. Elle est particulièrement connue pour ses travaux portant sur l’anthropologie des religions et sur le fonctionnement des institutions. Elle s'est notamment attachée, tout au long de sa carrière, à décrire le rôle des classements à l'intérieur des institutions : hiérarchies, codes de conduites, catégories de pensée institutionnelles.

Biographie

Elle est née en 1921 à San Remo en Italie, où sa famille était de passage de retour de Birmanie, au gré des affectations d'un père fonctionnaire britannique[2],[3]. Elle est envoyée en Angleterre par ses parents, avec sa sœur cadette[4]. Les deux jeunes filles reçoivent une éducation catholique au couvent du Sacré-cœur de Roehampton, après la mort de leur mère en 1933[4]. Puis elle étudie à St Anne's College d'Oxford de 1939 à 1943. Elle interrompt un temps ses études qu'elle achève par un doctorat en 1950, année où elle épouse James Douglas, avec qui elle a trois enfants. Dans sa thèse de doctorat, elle s'appuie sur une étude de terrain consacrée au peuple Lele, au Congo belge[3].

Elle enseigne à Londres au University College, de 1951 à 1977. Puis, lassée des querelles universitaires locales[2], elle choisit de s'installer aux États-Unis, travaillant dans diverses institutions américaines comme à Chicago, à l'université Northwestern, de 1981 à 1985.

Elle revient en Grande-Bretagne après sa retraite en 1988/1989[2]. En 2006, elle est faite dame commandeur de l'ordre de l'Empire britannique. Elle meurt le à Londres[2],[3], des complications d'un cancer.

Apports

Un de ses premiers ouvrages est Purity and Danger: An Analysis of Concepts of Pollution and Taboo, publié en 1966, un de ses ouvrages les plus célèbres[2],[5], où, pour François Buton & Eric Soriano, elle « élabore une analyse comparée des sociétés dites primitives et celles dites modernes, en s’appuyant en partie sur de nombreux exemples tirés de la vie quotidienne dans le monde occidental »[4].

En 1970, elle publie Natural Symbols: Explorations in Cosmology[4], où, toujours pour François Buton & Eric Soriano, elle « engage une interrogation systématique des effets des formes élémentaires d’organisation sociale sur les comportements et les modes de pensée »[4].

L'ouvrage publié en 1986, How Institutions Think, est constitué d'une série de conférences prononcées, en 1985/1986, à l’université de Syracuse aux États-Unis. Il postule un rôle fondamental des institutions dans la construction des identités sociales endossées par les individus, et peut être compris, selon Mary Douglas, comme une introduction rétrospective aux deux précédents ouvrages [4].

Pour Nicolas Weill, deux ruptures caractérisent l'approche de Mary Douglas. La première est la conviction que le monde occidental peut être exposé aux mêmes analyses que des univers qualifiés précédemment de primitifs, la deuxième est le rejet de l'évolutionnisme moral qui estime que les croyances modernes représentent un progrès en matière de civilisation[2].

Ouvrages

  • The Lele of the Kasai (1963)
  • Purity and Danger: An Analysis of Concepts of Pollution and Taboo (1966) [publié en français sous le titre De la souillure : Essais sur les notions de pollution et de tabou, Éd. de la Découverte, 2005]
  • Pollution (1968)
  • Natural Symbols: Explorations in Cosmology (1970)
  • Implicit Meanings: Essays in Anthropology (1975)
  • « Jokes », in Chandra Mukerji et Michael Schudson (dir.), Rethinking Popular Culture: Contemporary Perspectives in Cultural Studies (1975)
  • Evans-Pritchard (1980)
  • Risk and Culture (1980) en collaboration avec Aaron Wildavsky
  • In the Active Voice (1982)
  • How Institutions Think (1986) [publié en français sous le titre Comment pensent les institutions, Éd . de la Découverte, 1999]
  • Missing persons: a critique of the social sciences (1988) en collaboration avec Steven Ney
  • Risk and Blame: Essays in Cultural Theory (1992)
  • In the Wilderness: The Doctrine of Defilement in the Book of Numbers (1993)
  • Thought styles: Critical essays on good taste (1996)
  • Leviticus as Literature (1999) [publié en français sous le titre L'anthropologue et la Bible : Lecture du Lévitique, Bayard Centurion, 2004]
  • Constructive Drinking: Perspectives on Drink from Anthropology (2002)
  • Jacob's Tears: The Priestly Work of Reconciliation (2004)
  • Thinking in Circles (2007)
  • Food in the Social Order: Studies of Food and Festivities in Three American Communities, Routledge, (2008) premiere édition 1986.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Edward Croft Dutton, Liminality, communitas and student evangelical groups : a critique of the group theories of Victor Turner and Mary Douglas, University of Aberdeen, 2005 (thèse)
  • (en) Richard Fardon, Mary Douglas : An Intellectual Biography, London New York, Routledge, , 315 p. (ISBN 0-415-04093-0 et 9780415040938, présentation en ligne)
  • (en) Pierre Bonte et Michel Izard (dir.), Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie, Paris, Presses universitaires de France, , 4e éd., 842 p. (ISBN 978-2-13-055999-3 et 2130544223, OCLC 44166147), « Michel Izard », p. 203
  • Adam Kuper (trad. Gérald Gaillard), L'anthropologie britannique au XXe siècle, Paris, Ed. Karthala, , 273 p. (ISBN 978-2-84586-080-3, lire en ligne), p. 197, 211, 212, 219, 246
  • Sandrine Teixido, « Mary Douglas : anthropologie de l'impur », in Sciences Humaines, no 156, , p. 51-53
  • François Buton et Eric Soriano, « Mary Douglas, un certain goût pour la hiérarchie », La vie des idées, (ISSN 2105-3030, lire en ligne)

Liens externes

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    • British Museum
    • National Portrait Gallery
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    • London Review of Books
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  • [vidéo] (en) Interview de Mary Douglas par Alan Macfarlane le 26 février 2006
  • « L’analyse culturelle de Mary Douglas : une contribution à la sociologie des institutions » (article de Marcel Calvez dans Sociologies, )

Références

  1. « https://findingaids.library.northwestern.edu/agents/people/2105 » (consulté le )
  2. a b c d e et f Nicolas Weill, « Mary Douglas, anthropologue britannique », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. a b et c Miriam Pillar Grossi, « Douglas, Mary [San Remo 1921 - Londres 2007] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 1302
  4. a b c d e et f François Buton et Eric Soriano, « Mary Douglas, un certain goût pour la hiérarchie », La Vie des idées,‎ (lire en ligne)
  5. Boris Chaffel, « De la souillure, de Mary Douglas », Le Monde,‎ (lire en ligne)
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