Syukuro Manabe

Syukuro Manabe
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (92 ans)
Shinritsu (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
真鍋 淑郎,Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
japonaise
américaineVoir et modifier les données sur Wikidata
Domiciles
Égypte, VenezuelaVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Université de Tokyo
Ehime Prefectural Mishima High School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Climatologue, météorologueVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Directeur de thèse
Shigekata Shōno (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Œuvres principales

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Syukuro Manabe dit Suki Manabe (真鍋 淑郎, Manabe Shukurō?, né le dans la Préfecture d'Ehime) est un scientifique japonais naturalisé américain, météorologue et climatologiste, pionnier de l'utilisation de l'informatique dans la simulation du réchauffement climatique.

Co-auteur dès 1967 du premier modèle global effectif du climat, prédisant l’augmentation de la température globale de la terre, Syukuro Manabe est le scientifique le plus réputé au monde dans le domaine de la modélisation et du changement climatique[1].

Le prix Nobel de physique 2021 lui est décerné conjointement avec Klaus Hasselmann et Giorgio Parisi, Hasselmann et lui se partageant la moitié du prix, Parisi recevant l’autre moitié[2].

Biographie

Syukoro Manabe est né le à Shinritsu, dans la préfecture d'Ehime, au Japon[3]. Il a étudié à l'université de Tokyo où il a obtenu un baccalauréat universitaire en 1953, puis une maîtrise universitaire en 1955 et finalement un doctorat de recherche en 1958[3].

Manabe est ensuite venu aux États-Unis pour travailler à la section de la recherche en circulation atmosphérique générale du US Weather Bureau, devenu le laboratoire de dynamique des fluides géophysiques de la NOAA. En 1963, il est devenu chercheur senior[3]. En 1997, il est devenu directeur du Programme de recherche sur le réchauffement climatique au Frontier Research System[3]. De 2002 à 2009, il a travaillé comme consultant non résident à l'Organisation des sciences et technologie de la mer et de la Terre au Japon[3].

En même temps, Manabe fut chargé de cours de 1968 à 1997, puis chercheur invité en 2002-03, et finalement professeur émérite depuis 2005 à l'université de Princeton. Il a été également professeur invité à l'École des sciences environnementales de l'université de Nagoya de 2006 à 2013, ainsi que chercheur invité à l'Institut de géophysique de l'université de Tokyo de 2002 à 2003[3].

Recherches

À la NOAA, Manabe a travaillé sous la direction de Joseph Smagorinsky pour développer des modèles tridimensionnels de l'atmosphère. Ils ont publié un article important dans le développement du modèle général de circulation générale dès 1965[4].

Par la suite, Manabe et Richard T. Wetherald développèrent un modèle unidimensionnel dans une colonne de l'atmosphère en équilibre radiatif-convectif avec effet de rétroaction positive de la vapeur d'eau, décrit dans un article publié en 1967[5]. En utilisant ce modèle, ils ont constaté qu'en réponse à la variation de la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone, la température augmentait à la surface de la Terre et dans la troposphère, alors qu'elle diminuait dans la stratosphère. Leur article est parfois considéré comme le plus influent de la recherche sur le climat[6].

Ces mêmes chercheurs ont utilisé par la suite le modèle pour simuler pour la première fois la réponse tridimensionnelle de la température et du cycle hydrologique dans l'augmentation du dioxyde de carbone[7]. Celui-ci est notamment étudié, en même temps que celui de James E. Hansen, par les auteurs du rapport Charney, publié en 1979, qui concluent à leur robustesse scientifique.

En 1969, Manabe et Kirk Bryan publièrent les premières simulations du climat avec des modèles couplés océan-atmosphère, explorant le rôle du transport de la chaleur océanique dans la détermination de la distribution mondiale du climat. Tout au long des années 1990 et au début des années 2000, le groupe de recherche de Manabe a publié des articles et fait des présentations à des séminaires en utilisant les résultats des modèles couplés pour étudier la réponse du climat aux changements des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère[8],[9]. Ils ont également appliqué le modèle à l'étude des changements climatiques passés, y compris le rôle de l'apport d'eau douce dans l'océan Atlantique Nord comme une cause potentielle du changement climatique brutal qu'est l'arrêt de la circulation thermohaline[10],[11].

Affiliations et reconnaissance

Manabe est membre de l'Académie nationale des sciences des États-Unis et membre étranger de l'Académie du Japon, de l'Academia Europaea et de la Société royale du Canada. En 1992, il fut le premier récipiendaire du prix Blue Planet de l'Asahi Glass Foundation. En 1997, Manabe a reçu le prix environnement de la Fondation Volvo. En 2015, Manabe a reçu la médaille Benjamin Franklin de l'Institut Franklin. Il a également été honoré avec la médaille Carl-Gustaf Rossby de l'American Meteorological Society, la médaille William Bowie de l'Union américaine de géophysique et la médaille Revelle ainsi que la médaille Milutin Milankovitch de l'Union européenne des géosciences.

Le travail de Manabe et Bryan dans le développement des premiers modèles climatiques mondiaux fut choisi comme l'une des dix plus grandes avancées des premières 200 années de la NOAA[12]. À l'occasion de sa retraite de la NOAA, une réunion scientifique de trois jours a eu lieu à Princeton en . Elle était intitulée « Comprendre le changement climatique: un symposium en l'honneur de Syukuro Manabe[13] ». La réunion annuelle 2005 de l'American Meteorological Society incluait également un symposium spécial de Suki Manabe[14].

Notes et références

  1. « COP 21 Liam Gillick s'expose sur les quais du RER à Paris Gare du Nord », gares-sncf.com, (consulté le )
  2. « Syukuro Manabe, Facts », sur www.nobelprize.org (consulté le )
  3. a b c d e et f Syukuro Manabe, « Curriculum Vitae », Université de Princeton, (consulté le )
  4. (en) S. Manabe, J. Smagorinsky et R.F. Strickler, « Simulated climatology of a general circulation model with a hydrologic cycle. », Monthly Weather Review, vol. 93, no 12,‎ , p. 769-798 (DOI /10.1175/1520-0493(1965)093<0769:SCOAGC>2.3.CO;2, lire en ligne [PDF]).
  5. (en) S. Manabe et R. T. Wetherald, « Thermal equilibrium of the atmosphere with a given distribution of relative humidity », Journal of the Atmospheric Sciences, vol. 24, no 3,‎ , p. 241-259 (DOI /10.1175/1520-0469(1967)024<0241:TEOTAW>2.0.CO;2, lire en ligne [PDF]).
  6. (en) Piers Forster, « The most influential climate science paper of all time », The Conversation,‎ (lire en ligne).
  7. (en) S. Manabe et R. T. Wetherald, « The effect of doubling of CO2 concentration in the atmosphere », Journal of the Atmospheric Sciences, vol. 32, no 1,‎ , p. 3-15 (DOI /10.1175/1520-0469(1975)032<0003:TEODTC>2.0.CO;2, lire en ligne [PDF]).
  8. (en) S. Manabe, R.J. Stouffer, M.J. Spelman et K. Bryan, « Transient response of coupled ocean-atmosphere model to gradual changes of atmospheric CO2. : Part I: Annual mean response », Journal of Climate, vol. 4, no 8,‎ 1991:, p. 785-818 (DOI /10.1175/1520-0442(1991)004<0785:TROACO>2.0.CO;2, lire en ligne [PDF]).
  9. (en) S. Manabe, R.J. Stouffer et M.J. Spelman, « Transient response of a coupled ocean-atmosphere model to gradual increase of atmospheric CO2 : Part II: Seasonal response », Journal of Climate, vol. 5, no 2,‎ , p. 105-126 (DOI /10.1175/1520-0442(1992)005<0105:TROACO>2.0.CO;2, lire en ligne [PDF]).
  10. (en) S. Manabe et R.J. Stouffer, « Simulation of abrupt climate change induced by freshwater input to the North Atlantic Ocean », Nature, vol. 378,‎ , p. 165-167 (DOI 10.1038/378165a0).
  11. (en) S. Manabe et R.J. Stouffer, « Study of abrupt climate Change by a coupled ocean-atmosphere model », Quaternary Science Reviews, vol. 19, nos 1-5,‎ , p. 285-299 (DOI /10.1016/S0277-3791(99)00066-9).
  12. (en) « The First Climate Model », Noaa celebrations 200 years, (consulté le ).
  13. (en) « Understanding Climate Change: : A Symposium in honor of Syukuro Manabe », Princeton, New Jersey, 18-20 mars 1998 (consulté le ).
  14. (en) « The Suki Manabe Symposium (Compact View) », sur ams.confex.com (consulté le ).

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Syukuro Manabe, sur Wikimedia Commons

  • Ressources relatives à la rechercheVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Google Scholar
    • Mathematics Genealogy Project
    • ResearchGate
  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Nationalencyklopedin
    • Munzinger
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • ISNI
    • BnF (données)
    • IdRef
    • LCCN
    • GND
    • Japon
    • CiNii
    • Pays-Bas
    • Pologne
    • Israël
    • NUKAT
    • Norvège
    • Tchéquie
    • Corée du Sud
    • WorldCat
  • Pushp Raj Tiwari, Nobel prize: why climate modellers deserved the physics award – they’ve been proved right again and again, The Conversation (5 octobre 2021)
v · m
Lauréats des prix Nobel 2021
Chimie
Littérature Abdulrazak Gurnah (Drapeau de la Tanzanie Tanzanie)
Paix
Physique
Physiologie ou médecine
Sciences économiques
Lauréats par année :
  • 2000
  • 01
  • 02
  • 03
  • 04
  • 05
  • 06
  • 07
  • 08
  • 09
  • 10
  • 11
  • 12
  • 13
  • 14
  • 15
  • 16
  • 17
  • 18
  • 19
  • 20
  • 21
  • 22
  • 23
v · m
1901–1925
1926–1950
1951–1975
1976–2000
Depuis 2001
  • icône décorative Portail des sciences
  • icône décorative Portail de la météorologie
  • icône décorative Portail du climat
  • icône décorative Portail du prix Nobel
  • icône décorative Portail du Japon
  • icône décorative Portail des États-Unis
  • icône décorative Portail du XXe siècle
  • icône décorative Portail du XXIe siècle